Bon, tout d’abord, sache que je compatis avec toi juste parce que tu es là, en train de lire cet article… et je te félicite pour essayer de trouver des solutions.
On y a tous droit. Le collègue difficile, faignant, celui qui est toujours en retard, celui qui est démotivé, celui qui ne tient aucun engagement, celui qui s’énerve pour un rien, celui te prend toujours de haut, celui qui blâme toujours les autres pour ses erreurs (J’en oublie?). C’est normal, on ne vit pas dans le monde des bisounours et tes collègues ne seront pas tous parfaits.
Pour t’aider à faire face à ce genre de personnes, je te donne quatre conseils qui pourront te sauver la mise, si tu les appliques. Si toi aussi, certains de tes collègues jouent avec tes nerfs, lis cet article jusqu’au bout.
1. Prends du recul
“L’essence de la philosophie est qu’un homme devrait vivre de manière à ce que son bonheur dépende aussi peu que possible de causes extérieures”
Quand j’ai découvert la vision de la vie d’Epictète pour la première fois, philosophe grec stoïcien des années 50 – 130, ma vie a changé. Epictète prône le fait que si tu bases ton bonheur sur des évènements extérieures, que tu ne contrôles pas, tu ne seras jamais heureux.
Quoi que tu penses, tu ne peux pas contrôler ton collègue difficile. Il est ce qu’il est et ce n’est pas de ton ressort. La personnalité et le comportement de ton collègue ne sont pas des choses que tu peux contrôler.
En revanche, tu peux contrôler ta réaction face à lui. C’est toi et toi seul qui décidera si tu vas laisser quelqu’un te mettre en colère et te ruiner tes journées. Ce principe est un principe fondamental du développement personnel et il est essentiel.

Contrôle tes réactions face aux évènements extérieures
Ne t’implique jamais émotionnellement au travail, ni personnellement, car ça n’en vaut pas le coup. De plus, une réaction trop émotionnelle risque de te faire perdre ta crédibilité et de t’apporter plus de torts que de bénéfices. Garde ton sans-froid et reste objectif. Mais attention, hors de question de se résigner. Je crois que nous sommes tous responsables de notre bonheur, même au travail. Donc si tu as un problème avec un collègue et que tu ne peux pas le gérer tout seul, tu dois le rapporter à ta hiérarchie.
2. Parles-en à ton manager
Tu es responsable de ton bonheur et râler dans un coin et te plaindre en rentrant à la maison ne t’amènera à rien. Si le problème avec ton collègue est structurel et non conjoncturel, si tu penses qu’une conversation avec cette personne n’est pas possible, tu dois en parler à ton manager directe.
Ton manager est responsable de faire en sorte que tout se passe bien et même si le collègue en question est managé par quelqu’un d’autre, ton manager saura en parler. Rappelle toi que tu ne peux pas en vouloir à quelqu’un de ne pas agir comme tu le souhaiterais si tu n’as jamais exprimé clairement tes attentes. Comment veux-tu que ton boss sache que ça ne va pas si tu ne lui as jamais dis?
3. Présente le problème de façon objective et professionnelle
Voilà, ça y est, tu es dans le bureau de ton boss, prêt à lui expliquer. Mais par où commencer, comment ne pas avoir l’impression de « rapporter » et comment être bien entendu?
Cette étape est peut-être la plus importante des étapes. Tu ne veux pas paraître trop accusateur, subjectif et tu ne veux surtout pas que ton boss pense que c’est un réglage de compte personnel. Je me suis moi-même retrouvée dans cette situation (plusieurs fois) et les premières fois, je me suis laissée surprise par les émotions. J’étais mal à l’aise, je cherchais mes mots et j’ai presque laissé transparaître mes agacements et énervement face à la situation.
Alors, pour résumer, voici les étapes d’une communication efficace et objective, et pour cela je me base sur la méthode de la Communication Non Violente sur laquelle je rédigerai un article plus détaillé plus tard.
- Expose le problème en utilisant des faits objectifs et précis.
- Explique comment tu te sens face à ce fait et en quoi les conséquences sont négatives pour toi/ta productivité/ l’entreprise etc.
- Exprime tes attentes et ta vision de la solution idéale.
- Fait une demande claire à ton manager sur les choses qui doivent être mise en place pour solutionner ton problème.
Exemple:
✗ Ce qu’il ne faut pas faire « Pierre est vraiment un faignant, j’en peux plus, on ne peut pas compter sur lui. J’ai l’impression qu’il se tourne les pouces toute la journée, en plus il est mal organisé, je n’ai jamais ses rapports à temps, à croire qu’il se fiche de nos client! »
✓ Ce qu’il faut faire « Je travaille avec Pierre sur le projet Y. Il est convenu que tous les lundis il me remette son rapport sur l’avancée du projet pour que je puisse tenir mon client au courant. Pierre est souvent en retard, je ne reçois jamais le rapport avant mardi soir et souvent incomplet.
Je me sens frustrée car je ne peux pas progresser sans ce rapport. Je me sens aussi très peu crédible face à nos clients qui perdent patience et me demande de rendre des comptes. Nous avons déjà failli perdre des clients à cause de ça car ils ont perdu confiance en nous.
J’ai besoin de pouvoir compter sur Pierre et de recevoir son rapport tous les lundis comme prévu. Cela m’évitera de perdre du temps et de l’énergie à le relancer et à faire patienter nos clients.
J’aimerai que tu interviennes et que tu fasses en sorte que Pierre fasse son travail à temps. Peut-être qu’il a besoin d’aide pour s’organiser et pour apprendre à gérer son temps. Peux-tu revenir vers moi d’ici la fin du mois et me proposer une solution? »
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4. Documente et privilégie l’écrit
Oui, moi aussi je trouve que le face à face c’est plus sympa, c’est plus naturel, c’est plus humain et ça évite les problèmes d’interprétations. Sauf que si tout est oral, tu risques de n’avoir aucune preuve le jour où tu en auras besoin.
Un exemple: Tu travailles étroitement avec ton collègue Pierre et il t’envoie son travail toujours plusieurs jours en retard. Tu es même bien souvent obligé de lui passer un coup de fil ou de toquer à sa porte pour savoir où il en est. Tu te rends même compte que si tu ne le relançais pas, il ne ferait pas la moitié de ce qu’il a à faire. Le pire c’est que chaque fois que tu en parles à Pierre, il reconnaît ses torts mais il a toujours une bonne excuse. Pierre est toujours débordé, toujours trop sollicité, et en plus de ça, il a des soucis de famille. Chaque semaine, ce sont les mêmes excuses qui reviennent, et c’est probablement les mêmes excuses qu’il dira à ton patron le jour où il se fera convoquer.
Et là, ça sera la déception. Ton boss ne se rendra pas compte de l’ampleur du problème car il n’en a jamais entendu parler. Il n’a que ta version des faits et pas de preuves. Pierre le sensibilise avec son discours bien rodé. Tout ça n’aura servi à rien.
En connaissance de cause, je te conseille de documenter par e-mail toutes les fois où tu as eu besoin de relancer Pierre. Documente aussi toutes les réunions que tu fais avec lui durant lesquelles vous mettez en place les actions que chacun doit réaliser et les dates limites. C’est la seule solution que tu as pour prouver à ton boss que non, ce n’est pas exceptionnel si Pierre est en retard, ça fait bien plusieurs mois que ça dure et il est temps d’intervenir.
En attendant, bonne chance et n’oublie pas: reste pro, détache toi du problème et sois heureux. Même si on est passionné par ce que l’on fait, ce n’est pas une raison pour s’en rendre malade. 😉